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« C’est le moment parfait » : le remake d’American Psycho validé par un acteur du film original

Par Déborah Lechner
15 avril 2025
© Metropolitan FilmExport

Un acteur du film Luca Guadagnino.

En octobre 2024, le développement d’une nouvelle adaptation du roman American Psycho a été annoncé avec Luca Guadagnino (Challengers, Call Me by Your Name, Queer) à la réalisation après son remake de Suspiria en 2018. L’acteur Mary Harron sorti en 2000.

Sauf que, début 2025, l’auteur du roman, Bret Easton Ellis, a jeté un gros froid en affirmant que le projet n’avait rien d’officiel, et qu’il pourrait même s’agir d’une fake news. Mais en février dernier, Luca Guadagnino (par ailleurs grand fan du livre) a finalement confirmé qu’il travaillait avec le scénariste Scott Z. Burns sur un nouveau American Psycho. Une nouvelle qui ravit un des acteurs du premier long-métrage.

MAKE AMERICAN PSYCHO AGAIN

L’acteur Justin Theroux, qui incarnait Timothy Bryce dans American Psycho, a donné une interview à Vulture dans laquelle il s’est dit très favorable à une nouvelle version du célèbre roman, surtout à l’approche des 25 ans du film :

« Il semble qu’ils soient en train de constituer une équipe intéressante de personnes et d’acteurs. D’habitude, je n’aime pas les remakes, mais quand j’ai su qui était impliqué, je me suis dit que ça pourrait être vraiment bien. C’est peut-être le moment idéal pour raconter une nouvelle fois cette histoire. Plus on s’éloigne d’une époque, plus on a de recul sur elle. La vérité ou les mensonges prennent plus de relief, donc ce sera peut-être plus facile d’en faire la satire. ».

Pour Justin Theroux, refaire un American Psycho serait aussi l’occasion d’enrayer la glorification malsaine du personnage de Patrick Bateman qui a pu être faite, notamment dans les sphères masculinistes.

Justin Theroux, American Psycho
Justin Theroux dans American Psycho

« Il y a quelques films dans la même veine, comme Wall Street avec Gordon Gekko [joué par Michael Douglas] ou Leonardo DiCaprio dans Le Loup de Wall Street. Techniquement, ils sont tous des méchants, et ce que je trouve étrange, c’est qu’il y a 10 ou 12 ans, j’ai commencé à voir des gens se déguiser en Patrick Bateman pour Halloween, avec une hache et un trench-coat transparent. Dans la « culture bro », c’est devenu une sorte de héros, et je trouve ça profondément inquiétant.

Je me souviens avoir été à une fête d’Halloween et un gars en Patrick Bateman m’a dit : ‘Bordel de merde, mon frère, tu étais dans ce film, je peux prendre une photo avec toi ?’ Je me suis dit que c’était dégueulasse, mais j’ai compris à sa façon d’agir qu’il était probablement un gars de la finance et qu’il irait Patrick de façon stupide. C’est la même chose avec Gordon Gekko, le gars qui dit que ‘l’avidité, c’est bien’. On peut le voir chez Donald Trump Jr. Il est fait du même ADN.

La « Culture bro », dérivé de l’anglais « brother culture », dont parle le comédien est une expression qui désigne les rapports sociaux entre hommes (blancs, riches et hétérosexuels) faits de camaraderie, de compétitivité et de misogynie, équivalente aux « boy’s clubs » et autres « golden-boys » du marché financier. Elle est tout particulièrement associée à la Silicon Valley, au monde de la tech et de la finance (et de plus en plus à la politique), auquel les personnages du roman appartiennent.

The Bikeriders : photo, Austin Butler
Le prochain Bateman, peut-être

« Le film est toujours aussi pertinent aujourd’hui, il s’agit simplement de changer la forme. Le gars de la finance pourrait porter une casquette de base-ball ou du Lululemon [marque de vêtements de sports, ndlr]. Il y a encore des écoles de commerce qui forment des types qui pensent que la cupidité est une bonne chose, qui vénèrent le capitalisme et n’ont aucun scrupule. Je peux les repérer à un kilomètre en me promenant à West Village ou à Wall Street, mais ils ne cantonnent plus au Financial District ou à l’Upper East Side, comme avant. »

Étant donné les relents masculinistes qu’on constate un peu partout et la récupération ou l’instrumentalisation de certains éléments de la pop culture; la minisérie Adolescence sur Netflix s’est d’ailleurs très bien emparée du sujet et de ses angles morts; la perspective d’une relecture de cette œuvre d’Ellis serait en effet un pare-feu bienvenu.

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